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LA VISION DE L'ENFANT

De la naissance à 6 ans :
 

Le système visuel du nouveau-né n’est pas mâture, il détecte les mouvements et perçoit la lumière. C’est au cours des premières années de son existence que sa vision progressera en liaison étroite avec le développement cérébral.

A un mois, il est capable de voir de 20 à 50 cm et commence à suivre du regard. Les yeux peuvent être encore mal coordonnés. 


À trois mois, les premiers réflexes de convergence apparaissent, les images captées par l’œil gauche et l’œil droit se mélangent pour aboutir à une image finalisée. L’enfant peut suivre les mouvements avec de plus en plus de précisions. Ses deux yeux regardent le même point en même temps, et cela s’affine jusqu’au sixième mois. Il peut suivre les mouvements vifs et rapides (par exemple le déplacement d’une personne dans une pièce), il perçoit la sensation de relief, il appréhende mieux la distance d’un objet, mais tout s’organise encore très proche de son corps (à 40 cm autour de lui). Il essaye d’attraper et essaye donc d’utiliser ses deux yeux en même temps que ses deux mains. 
À six mois, sa vision ne lui permet pas de distinguer des détails trop fins. Son acuité visuelle n’est que de 1 à 2/10ème. Il reconnaît globalement un visage différent de celui de ses parents sans pour autant en voir les détails précis. 
À 18 mois, ses fonctions visuelles sont quasiment acquises, même si son acuité n’est qu’entre 4 et 6/10ème. L’enfant structure son espace visuel et affine sa vision afin de conquérir le monde qui l’entoure mais également pour toucher avec les mains ce qu’il a entrevu avec les yeux. L’acquisition de la marche multiplie ses explorations qui sont en lien direct avec la vision. Sa vision et sa motricité seront de mieux en mieux coordonnées. 
Ses capacités visuelles s’établiront jusque vers l’âge de six ans et son acuité pourra alors atteindre 10 dixièmes. Cette période de développement chez l’enfant ne doit pas être entravée par une perturbation du système visuel qui entraînerait des conséquences graves sur ses apprentissages. 
Ainsi, en dépistant très tôt les obstacles susceptibles d’entraver la vision, il sera possible de les traiter en augmentant les chances de guérison. 
Dans les deux premières années de sa vie, tout enfant doit bénéficier d’un dépistage des défauts visuels, avec un bilan orthoptique en cas de suspicion.

 

Les principaux défauts visuels sont :

  • L’hypermétropie : l’enfant voit bien de loin mais il fait beaucoup d’efforts pour voir de près. Il doit accommoder en permanence pour replacer l’image sur sa rétine. Ces efforts peuvent s’accompagner d’une impression de « loucherie Â» qui amène souvent les parents à consulter. Corrigée, tout rentrera dans l’ordre.

  • La myopie : l’enfant voit mal de loin mais bien de près. Il se rapproche donc de certains objets (télévision, tableau), plisse souvent les yeux, et se rapproche trop près de son cahier ou de son livre.

  • L’astigmatisme : l’enfant voit déformé de loin comme de près , il ne perçoit pas nettement les contrastes entre les lignes horizontales, verticales ou obliques. Il va confondre certaines lettres assez proches (M et H par exemple). Dépister suffisamment tôt, les défauts visuels se corrigent et permettent la restitution d’une bonne acuité visuelle. Si tel n’est pas le cas, une amblyopie (l’enfant voit mal d’un oeil mais ne s’en plaint pas forcément) ou un strabisme peuvent apparaîtrent. C’est à ce moment crucial que le bilan et la rééducation orthoptique vont permettre de rétablir de bonnes fonctions visuelles. Une attention particulière doit être apportée aux nouveaux-nés pour lesquels existent :

    • des antécédents familiaux de pathologie oculaire

    • une pathologie au cours de la grossesse

    • des complications périnatales, en particulier la prématurité La coordination des yeux où vision binoculaire (faculté de notre cerveau à fabriquer une seule image à partir des deux reçues par chaque Å“il) doit être étudiée, de même que la motricité oculaire. Toutes ses facultés sont indispensables aux apprentissages qui marquent l’entrée en maternelle.

 

À l’entrée en école primaire :

 

C’est le bon moment pour un bilan général notamment visuel, car on estime qu’un enfant sur sept voit mal. L’enfant communique facilement par la parole et son examen sera très proche de celui d’un adulte. 
L’apprentissage de la lecture et l’initiation à l’écriture sont des processus complexes et délicats qui exigent des stratégies visuelles sans faille.

Lire semble simple, naturel, or cette action met en jeu des mécanismes délicats et compliqués. Savoir lire ce n’est pas seulement identifier des lettres, c’est aussi faire appel sans cesse à notre connaissance de la langue. La perception visuelle et la motricité des yeux sont très importantes. Pour lire, les yeux vont sauter en différents points du texte, et l’image créée va être transmise instantanément au cerveau qui la reconnaît et l’analyse. Pour cela, une bonne distance de travail et une bonne luminosité sont indispensables. 
Une lecture trop lente à s’installer, marquée de difficultés du type, inversions, confusions et élisions de lettres devra amener à consulter l’orthoptiste afin que celle-ci vérifie les pré requis visuels de la lecture. Il n’est pas rare qu’à cette époque, orthoptiste et orthophoniste collaborent pour aider l’enfant.

Ecrire c’est reproduire des lettres que l’on se représente et les exécuter en exerçant deux contrôles : le contrôle visuel et le contrôle kinesthésique (celui du geste).Le guidage de la main par l’œil a démarré dès 3 ans (premiers dessins de l’enfant) pour s’affiner et s’installer de façon permanente lors de l’écriture, afin que les lettres soient bien ajustées dans les mots et ceux-ci sur les lignes. 
Une écriture trop lente, mal calibrée et mal posée devra faire penser à une dysgraphie et là aussi orthoptiste et psychomotricien ou ergothérapeute peuvent collaborer. 
D’autres troubles tel que la dyspraxie visuo-spatiale peuvent être dépistés à cet âge et le concours de l’orthoptiste peut être demandé afin d’en rechercher les éléments visuels. 
Une posture de travail inadéquate pourra aboutir à un bilan orthoptique, afin de définir si une mauvaise vision binoculaire en est responsable.

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